Faut-il repenser l’UX à l’ère des interfaces générées par l’IA ?

Quand les interfaces ne sont plus uniquement conçues par des humains

L’émergence de l’intelligence artificielle générative a bouleversé de nombreux métiers — et l’UX design ne fait pas exception. Aujourd’hui, grâce à des outils comme Galileo AI, Uizard, ou même Figma avec ses plugins IA, il est possible de générer des wireframes, des composants visuels, voire des prototypes fonctionnels à partir d’un simple brief textuel.

Un tournant majeur : on ne part plus d’un écran vide, mais d’un prompt.
Mais cette évolution pose une question essentielle : quelle est désormais la place du designer dans ce processus ?

L'IA : un nouvel assistant, pas un nouveau designer

Elle exécute, mais elle ne ressent pas.

L’IA générative excelle dans les tâches répétitives, rapides et structurées : créer dix variations de bouton, proposer une mise en page à partir de critères pré-enregistrés, ou même rédiger du microcopy. Mais elle n’a pas — et n’aura pas de sitôt — la capacité à :

  • Comprendre les émotions et les attentes implicites d’un utilisateur,

  • Interpréter un retour utilisateur flou ou non verbal,

  • Saisir le contexte culturel ou social d’une interface.

En ce sens, l’UX reste un métier profondément humain.

Une hybridation des rôles : prompt designer, UX strategist, IA-augmented designer

Plutôt que de remplacer le designer, l’IA redéfinit ses contours. Le rôle évolue vers de nouvelles expertises complémentaires :

  • Le “prompt design” : apprendre à dialoguer avec l’IA pour obtenir des propositions pertinentes.

  • La critique du résultat généré : juger de la cohérence, de la lisibilité, de l’émotion que l’interface transmet.

  • La stratégie UX augmentée : utiliser l’IA pour tester des hypothèses, simuler des parcours ou itérer plus vite.

👉 En somme, le designer devient un chef d’orchestre, capable de composer avec l’IA, mais en gardant la main sur la vision et la finalité du produit.

Vers une standardisation des interfaces ?

L’IA tend naturellement vers des solutions “moyennes”.

Un danger latent de l’usage massif d’IA dans l’UX est la standardisation. Si tout le monde utilise les mêmes modèles, les mêmes prompts, les mêmes inspirations… les interfaces se ressemblent toutes.

👉 Où est la différenciation de marque ? L’innovation ? L’originalité ?

Les designers doivent veiller à garder une part de désobéissance créative face aux suggestions de l’IA, pour que l’expérience reste singulière, mémorable, humaine.

En pratique : quand (et comment) utiliser l’IA en UX ?

TâcheUtilisation recommandée de l’IA
Création de wireframes✅ Pour prototyper rapidement un concept
Rédaction de microcopies✅ En phase de test ou d’exploration
Création de personas✅ Pour générer des brouillons à affiner
Recherche utilisateur❌ L’IA ne remplace pas une interview réelle
Design émotionnel❌ À éviter, car trop subjectif

Conclusion

L’IA générative n’est pas un concurrent, mais un levier.

Utilisée avec discernement, elle peut libérer le temps du designer, accélérer l’itération et ouvrir de nouveaux possibles. Mais elle ne remplace ni la vision, ni l’intuition, ni l’écoute — piliers fondamentaux de l’UX.

👉 C’est au designer de redonner du sens à ce qui est généré.
👉 Et à l’agence de réfléchir à la place de l’humain dans la conception de demain.

👉 À lire ensuite

Envie d’intégrer l’IA à ton site mais tu ne sais pas si ça en vaut vraiment la peine ? On fait le point sur les vrais bénéfices, les limites… et les pièges à éviter. Spoiler : ce n’est pas (encore) magique.
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